ETUDES

La Bibliologie:

Discipline qui examine les Ecritures pour voir si ces croyances à propos de la Bible sont vraies.


Ceci est un extrait du livre GUIDE DE DOCTRINE BIBLIQUE de Henry C. THIESSEN


Les Ecritures: l'expression concrète d'une révélation divine


La possibilité de la théologie provient de la révélation de Dieu et des capacités de l'homme. La seconde de ces idées a suffisamment été traitée pour le moment, mais nous devons ici nous occuper plus en détail de la première. Le point de vue chrétien a toujours maintenu que la révélation de Dieu a été exprimée par écrit et que nous avons cette expression concrète dans les Ecritures. Les Ecritures sont donc la source suprême de la théologie chrétienne. Quelles sont les preuves de cette croyance?


I. L'ARGUMENT A PRIORI 
A proprement parler, il s'agit d'un argument tiré d'une chose antérieure à une autre qui lui est


postérieure. En ce qui concerne la présente discussion, on peut l'énoncer ainsi: l'homme étant ce qu'il est et Dieu étant ce qu'il est, nous pouvons nous attendre à une révélation de la part de Dieu et aussi à une expression concrète des parties de cette révélation qui sont nécessaires pour fournir une source de vérité théologique digne de confiance et infaillible. Nous devons examiner de plus près les parties de cet argument.
L'homme est non seulement pécheur et sous la condamnation d'une mort éternelle, mais aussi

                                                                                                                                                                                  retourner à Dieu par ses propres forces. Il est, autrement dit, dans une situation des plus désespérées, dont il n'est que partiellement conscient, et il ne sait pas s'il peut en être sauvé, ni même comment il pourrait l'être. Les révélations générales et spéciales de Dieu qui ne sont pas écrites ne peuvent pas donner de vraies réponses à cette question. Il est donc très clair que l'homme a besoin d'un enseignement infaillible concernant son plus important problème dans la

vie: son bonheur éternel.
En contrepartie de ce profond besoin de l'homme, nous avons les attributs et le caractère                                     


exceptionnels de Dieu qui rendent possible, sinon probable, la satisfaction de ce besoin. Le Dieu du chrétien est omniscient, saint, bon, aimable et omnipotent. Puisqu'il est omniscient, il connaît donc parfaitement les besoins de l'homme; puisqu'il est saint, il ne peut fermer les yeux sur le péché et laisser l'homme entrer en communion avec lui dans sa condition déchue; puisqu'il est bon et aimable, il peut être poussé à rechercher un plan de salut et à le mettre à exécution; et puisqu'il est omnipotent, il peut non seulement se révéler lui-même, mais aussi faire connaître par écrit les révélations de lui-même qui sont nécessaires pour l'expérience du salut.
Nous admettons que cet argument ne nous amène pas au-delà de la simple possibilité ou tout au plus de la probabilité. Car, bien que Dieu soit amour et qu'il exerce cet attribut dans la divinité, nous ne pouvons pas être assuré qu'il aime le pécheur sans une claire révélation à cet effet. Nous ne pouvons pas faire de son amour une attitude obligatoire à l'égard du pécheur, sinon l'amour n'est plus l'amour, la miséricorde n'est plus la miséricorde, et la grâce n'est plus la grâce. Il nous faut retenir la spontanéité dans chacun de ces éléments, puisque l'homme a perdu tout droit à l'amour, à la miséricorde et à la grâce. Malgré cela, l'argument a une certaine valeur en insufflant l'espoir que Dieu pourvoira aux plus profonds besoins de l'homme.


II. L'ARGUMENT TIRE DE L'ANALOGIE 


C'est un argument tiré de la correspondance dans les rapports ou les relations entre les choses. Il                                                                                                                                                                                   renforce l'argument précédent dans la direction de la probabilité d'une expression concrète de la révélation divine. L'argument peut être énoncé en deux parties. D'abord, aussitôt que nous passons dans la région de notre monde où il y a un besoin de communication entre les individus possédant une intelligence quelconque, nous rencontrons une expression directe ou "révélation". Même les animaux révèlent par leur voix leurs différents sentiments. Et partout dans la société, il y a un parler quelconque. 11 y a une communication directe de l'un à l'autre, une révélation constante et immédiate des pensées et des sentiments profonds, exprimée de manière à être clairement comprise. Par conséquent, on ne peut pas s'opposer de prime abord au fait d'une révélation directe, claire et véridique à partir de l'analogie de la nature. Bien que cet argument ne puisse pas prouver que la révélation de Dieu s'exprimera concrètement dans un livre, elle contribue cependant à ce point de vue.                              

                                                                                                                                                                       Deuxièmement, il y a dans la nature des signess d'une bonté réparatrice et, dans la vie des individus et des nations, des preuves de patience dans les opérations providentielles de Dieu, ce qui donne une raison d'espérer. II y a la cicatrisation des membres, la guérison des maladies et le retardement du jugement. Cela nous donne certaines raisons de penser que le Dieu de la nature est un Dieu de patience et de miséricorde (Ac. 14.15-17).


Cet argument nous amène un peu plus loin que l'argument à priori. Le premier présente

simplement l'espoir que Dieu puisse venir à l'aide d'un être déchu; le dernier, en montrant que Dieu a pourvu à la guérison de plusieurs maux dans le monde végétal et animal, et en montrant qu'il agit avec patience et bonté pour l'humanité en général, prouve qu'il vient effectivement à l'aide de ses créatures dans le besoin. Mais de nouveau, ce n'est que d'une façon très générale que nous pouvons tirer de cet argument l'assurance qu'il exprimera ses plans et ses promesses sous forme écrite.


III. L'ARGUMENT TIRE DE L'INDESTRUCTIBILITE DE LA BIBLE


Quand nous nous rappelons qu'il n'y a qu'un très petit pourcentage de livres qui survivent plus

d'un quart de siècle, qu'un pourcentage encore plus petit durent plus d'un siècle et que seulement un nombre très infime existent encore après mille ans, nous nous rendons aussitôt compte que la Bible est un livre exceptionnel. Et quand, de plus, nous nous souvenons des circonstances au travers desquelles la Bible a survécu, cela devient vraiment surprenant. En outre, la Bible a non seulement reçu plus de vénération et d'adoration que nul autre livre, mais elle a aussi été l'objet de plus d'oppositions et de persécutions que nul autre."


Nous ne pouvons mentionner que quelques-uns des efforts qui ont été faits pour supprimer ou  

                                                                                                                                                                                       détruire la Bible, ou, lorsque cela n'a pas réussi, pour la priver de son autorité divine. Les empereurs romains ont vite compris que les chrétiens fondaient leurs croyances sur les Ecritures. Ils ont donc cherché à les supprimer ou les détruire. En 303 apr. J.-C, Dioclétien a exigé, par édit royal, que toute copie de la Bible soit détruite par le feu. 11 tua tant de chrétiens et détruisit tant de Bibles que lorsque les chrétiens gardèrent le silence pendant une certaine période et se tinrent cachés, il crut avoir effectivement mis fin aux Ecritures. Il fit frapper une médaille avec l'inscription: "La religion chrétienne est détruite et l'adoration des dieux restaurée." Seulement quelques années plus tard, Constantin monta sur le trône et fit du christianisme la religion d'état.


Au cours du Moyen-Age, les scolastiques mirent la confession de foi au-dessus de la Bible.

Bien que la plupart d'entre eux cherchassent encore à soutenir la confession de foi par les Ecritures, la tradition devint de plus en plus importante. L'Eglise d'état s'appropria l'autorité d'interpréter les Ecritures, et l'étude des Ecritures par des laïcs fut restreinte et on se montra soupçonneux à cet égard. Elle finit par être absolument interdite.

                                                                                       

Durant la Réfoeme, quand la Bible fut traduite dans la langue du peuple, l'Eglise établie imposa de sévères restrictions à sa lecture en invoquant comme raison que les laïcs étaient incapables de l'interpréter correctement. Le lecteur ne devait pas chercher à l'interpréter lui-même. Un grand nombre sacrifièrent leur vie pour la simple raison qu'ils étaient des disciples de Jésus-Christ et mettaient leur confiance dans les Ecritures. On passa même des lois pour interdire la publication de la Bible. À ce propos, il est intéressant de remarquer que Voltaire, l'incroyant français bien connu qui mourut en 1778, prédit qu'en moins de 100 ans le christianisme serait disparu.
Ni les édits impériaux ni les restrictions ecclésiastiques ne réussirent à faire disparaître la Bible.

                                                                                                                                                                                        Plus on fit d'efforts dans ce sens, plus la Bible se répandit. La dernière tentative pour priver la Bible de son autorité fut de chercher à l'abaisser au niveau de tous les autres anciens livres religieux. Si l'on ne peut empêcher que la Bible soit en circulation, il faut alors montrer qu'elle ne possède aucune autorité surnaturelle. Mais la Bible continue d'exercer une puissance surnaturelle et elle est lue par des millions de croyants autour du monde et traduites en des centaines de langues. L'indestructibilité de la Bible suggère fortement qu'elle est l'expression concrète d'une révélation divine.


IV. L'ARGUMENT TIRE DU CARACTERE DE LA BIBLE 
Quand nous considérons le caractère de la Bible, nous sommes forcés d'en tirer la conclusion       


suivante: elle est l'expression concrète d'une révélation divine. Considérons d'abord son contenu. Ce livre reconnaît la personnalité, l'unité et la trinité de Dieu; il glorifie sa sainteté et son amour; il explique que la créature est une création directe de la part de Dieu, faite à son image; il présente la chute de l'homme comme une révolte délibérée contre la volonté révélée de Dieu; il décrit le péché comme inexcusable et sous le jugement d'une condamnation éternelle; il enseigne la domination souveraine de Dieu sur l'univers; il fait connaître avec beaucoup de détails comment Dieu a pourvu au salut de l'homme et les conditions à remplir pour en jouir; i! trace les desseins de Dieu pour Israël et pour l'Eglise; il prédit les développements du monde sur le plan social, économique, politique et religieux; il décrit le point culminant de toutes choses dans la seconde venue de Jésus-Christ, les résurrections, les jugements, le millenium et l'état éternel. Ce livre vient sûrement de la main d'un Dieu infini.
Considérons, en deuxième lieu, l'unité de la Bible. Bien qu'elle ait été écrite par une quarantaine

d'auteurs différents sur une période d'environ 1600 ans, la Bible est un seul Livre. Elle n'a qu'un seul système doctrinal, une seule norme morale, un seul plan de salut, un seul programme pour l'histoire. Ses différents récits des mêmes incidents ou enseignements ne sont pas contradictoires, mais complémentaires. Par exemple, l'inscription dans le haut de la croix était sans aucun doute la suivante: "Celui-ci est Jésus de Nazareth, le roi des Juifs." Matthieu dit: "Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs" (27.37); Marc, "Le roi des Juifs" (15.26); Luc, "Celui-ci est le roi des Juifs" (23.38); et Jean, "Jésus de Nazareth, roi des Juifs" (19.19). La loi et la grâce s'harmonisent quand on comprend la nature exacte et le but de chacune. L'exposé des actions mauvaises des hommes et des nations ne peut faire aucun mal et il peut même être utile si l'on remarque qu'il est présenté pour les condamner. La doctrine du Saint-Esprit trouve son harmonisation dans le caractère progressif de la révélation de cette vérité. Par contraste avec les écrits musulmans, zoroastriens et bouddhistes, qui sont pour la plupart des collections de matériaux hétérogènes sans commencement, sans milieu et sans fin, la Bible constitue un tout admirablement unifié.
Etant donné le contenu et l'unité de la Bible, nous sommes obligés de conclure qu'elle est  

l'expression concrète d'une révélation divine. Quels hommes auraient pu être à l'origine d'une telle conception du monde et de la vie? Quels auteurs auraient pu l'exprimer sous une forme aussi harmonieuse et conséquente? R.Pache déclare: "Seul l'Eternel, pour lequel le temps ne compte pas, peut embrasser d'un seul coup d'œil toute la destinée de l'univers. D'éternité en éternité II est Dieu (Ps. 90.2). Il envisage à la fois l'éternité qui est derrière nous et celle qui est devant nous, si l'on peut s'exprimer ainsi. Lui seul, inspirateur de toute l'Ecriture, peut lui donner une telle unité de vision.'"


V. L'ARGUMENT TIRE DE L'INFLUENCE DE LA BIBLE 
Le Coran, le Livre de Mormon, Science et Santé, le

Zend-avesta et les classiques de Confucius ont tous exercé une influence énorme sur le monde. Mais il y a une grande différence dans le genre d'influence exercée comparativement à celle de la Bible. Les premiers ont conduit à une piètre conception de Dieu et du péché, ou n'en ont même pas tenu compte. Ils ont produit une indifférence stoïque à l'égard de la vie et ont simplement abouti à une conception de la morale et de la conduite. La Bible, au contraire, a produit les meilleurs résultats dans toutes les conditions sociales. Elle a conduit aux types les plus élevés de créations dans les domaines de l'art, de l'architecture, de la littérature et de la musique. Les lois fondamentales des nations en ont été influencées; elle a donné lieu à de grandes réformes sociales. Quel est, sur toute la terre, le livre qui puisse se comparer, même de loin, à la Bible quant à son influence bénéfique sur l'humanité? C'est sûrement la preuve qu'elle est la révélation de Dieu à une humanité dans le besoin. En plus de cela, il y a aussi son effet régénérateur sur des millions de vies individuelles.


VI. L'ARGUMENT TIRE DE L'ACCOMPLISSEMENT DE LA PROPHÉTIE 
Le point traité ici semble s'associer davantage au point précédent (argument tiré du

caractère de la Bible), mais nous le traitons ici séparément à cause de son aspect exceptionnel. Nous avons établi au Chapitre II le fait de la prophétie; nous y revenons ici pour démontrer que la Bible est l'expression concrète d'une révélation divine. Seul Dieu peut révéler l'avenir, et la prophétie, quand elle fait des prédictions, est un miracle de connaissance. L'accomplissement des prophéties indique que les auteurs de ces prophéties possédaient d'une certaine manière une intelligence surnaturelle. Pierre parla de cela quand il déclara à propos des prophètes de l'Ancien Testament: "C'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu" (2 Pi. 1.21). Si nous pouvons démontrer que des prophéties de l'Ancien Testament ont été accomplies en tout point, nous pourrons alors prouver la révélation divine. Considérons certaines prophéties.
Les prophéties concernant la dispersion d'Israël se sont réalisées dans leurs moindres détails (De.  

  

28.15-68;Jé. 15.4; 16.13; Os. 3.4). Dans l'accomplissement, Samarie devait être renversée mais Juda préservé (1 Ro. 14.15; Es. 7.6-8; Os. 1.6s.); Juda et Jérusalem, bien que délivrés des Assyriens, devaient tomber aux mains des Babyloniens (Es. 39-6; Je. 25.9-12); la destruction de Samarie devait être finale (Mi. 1.6-9) tandis que celle de Jérusalem serait suivie d'une restauration (Je. 29.10-14); le nom même de celui qui devait restaurer Judah avait été prédit (Es. 44.28; 45.1); les Mèdes et les Perses devaient s'emparer de Babylone (Es. 21.2; Da 5.28); la ville de Jérusalem et le temple devaient être reconstruits (Es. 44.28).
Les prophéties concernant les nations païennes furent également accomplies. Les prophéties  

  

concernant Babylone, Tyr, l'Egypte, Artimon, Moab, Edom et la Philistie furent accomplies (Es. 13-23; Je. 46-51). Plus particulièrement, les prophéties concernant les quatre grands empires mondiaux dans Da. 2 et 7 se sont aussi accomplies. Certaines parties à propos du quatrième de ces empires concernent manifestement l'avenir et nous conduisent au retour de Jésus-Christ, mais le reste a été accompli. La prophétie de la lutte détaillée entre la Syrie et l'Egypte, à la suite du démembrement de l'empire d'Alexandre le Grand, s'est également accomplie. Les correspondances entre les prédictions de Da. 11 et les faits de l'histoire sont si exactes que les anti-surnaturalistes sont dogmatiques dans leur assertion qu'il s'agit là d'histoire et non de prédiction. Sur la base de cette hypothèse, ils font dater le livre de Daniel de 168 à 65 av. J.-C. Mais ceux qui croient à la révélation surnaturelle de Dieu continuent de soutenir que nous avons dans ce chapitre une des preuves les plus solides que nous avons dans la Bible l'expression concrète de la prescience divine et non le récit d'événements déjà passés constituant une fraude pieuse.
Il y a dans la Bible de nombreuses autres prédictions que nous pourrions mentionner pour prouver  

  

la même chose. Certaines parlent de l'accroissement de la connaissance et l'augmentation des voyages dans les derniers jours (Da. 12.4), de la continuation des guerres et des rumeurs de guerres (Mt. 24.6s.), de l'intensification de la méchanceté (2 Ti. 3.1-13), de la préservation d'un reste d'Israël (Ro. 11.1-5, 25-32) et du mouvement des ossements desséchés et de leur retour à la vie nationale et spirituelle (Éz. 37.1-28). Quel homme aurait pu prédire une seule de ces choses? Cela prouve à nouveau que nous avons dans la Bible l'expression concrète d'une révélation divine.


VII. LES DECLARATIONS MEMES DES ECRITURES 
La Bible affirme être non seulement une révélation de Dieu, mais un enregistrement

infaillible de cette révélation. L'infaillibilité des Ecritures sera considérée plus loin. Ce qui nous intéresse ici, ce sont ses propres déclarations à l'effet qu'elle est la révélation de Dieu. Mais nous rencontrons d'emblée l'objection que c'est présumer la question résolue que d'en appeler au témoignage des Ecritures pour prouver qu'elle est une révélation divine. Ne devrait-on pas douter de ce témoignage? Mais si nous pouvons prouver l'authenticité des livres de la Bible et la véracité de ce qu'elle rapporte sur d'autres sujets, nous serons alors justifiés d'accepter également leur témoignage en leur propre faveur. Si nous avons vérifié les lettres de créance d'un ambassadeur et sommes satisfaits de sa véracité par rapport à son mandat, nous pouvons alors accepter également ses déclarations personnelles en ce qui concerne la nature de ses pouvoirs et la source de ses informations.
Dans le Pentateuque, nous avons souvent des déclarations comme celle-ci: "L'Eternel parla à Moïse,  


et dit" (Ex. 14.1; Lé. 4.1; No. 4.1; De. 32.48). Dieu lui commanda d'écrire dans un livre ce qu'il lui disait (Ex. 17.14; 34.27) et c'est ce qu'il fit (Ex. 24.4; 34.28; No. 33.2; De. 31.9, 22, 24). De même, les prophètes disent: "Car l'Eternel parle" (Es. 1.2); "Alors l'Eternel dit à Ésaïe" (Es. 7.3); "Ainsi parle maintenant l'Eternel" (Es. 43.1); "La parole fut adressée à Jérémie de la part de l'Eternel, en ces mots" (Je. 11.1); "La parole de l'Eternel fut adressée à Ézéchiel" (Éz. 1.3); "La parole de l'Eternel fut adressée à Osée" (Os. 1.1); "La parole de l'Eternel fut adressée à Joël" (Joe. 1.1). On dit que des déclarations semblables reviennent plus de 3800 fois dans l'Ancien Testament. L'Ancien Testament affirme donc être une révélation de Dieu.
Les auteurs du Nouveau Testament affirment de même qu'ils annoncent le message de Dieu. Paul

  

affirme que ce qu'il a écrit sont les commandements de Dieu (1 Co. 14.37); que ce qu'il a prêché, les hommes doivent le recevoir comme la parole même de Dieu (1 Th. 2.13); que le salut des hommes dépend de la foi aux doctrines qu'il a enseignées (Ga. 1.8). Jean enseigne que son témoignage est le témoignage de Dieu (1 Jn. 5.10). Pierre voulait que ses lecteurs se souviennent "des choses annoncées d'avance par les saints prophètes, et du commandement du Seigneur et Sauveur, enseigné par vos apôtres" (2 Pi. 3.2). Et l'auteur de l'Epître aux Hébreux prédit une condamnation plus sévère pour ceux qui rejettent le message qui leur a été confirmé par ceux qui ont entendu Jésus-Christ que celle qui a frappé les violateurs de la loi de Moïse (Hé. 2.1-4).
La force de la preuve est cumulative. Si nous soupesons séparément les arguments présentés dans  

  

ce chapitre, nous trouverons peut-être qu'aucun d'entre eux n'est concluant; mais si nous laissons chacun contribuer son minimum de vérité, nous serons alors forcés de conclure que la Bible est l'expression concrète d'une révélation divine.

Acceptant cette idée comme démontrée, nous avons les éléments de base pour l'étude des autres sujets de la bibliologie.


L'authenticité, la crédibilité et la canonicité des livres de la Bible:


Quand nous acceptons le fait que nous avons dans la Bible l'expression concrète d'une révélation divine, nous sommes aussitôt intéressés par le caractère des documents qui transmettent cette révélation. Nous désirons sur-le-champ savoir si les divers livres de la Bible sont authentiques, dignes de foi et canoniques. C'est ce que nous regarderons maintenant.


I. L'AUTHENTICITE DES LIVRES DE LA BIBLE 
Par authenticité, nous voulons dire qu'un livr

                                                                                       e a été écrit par la ou les personnes dont il porte le nom ou, s'il est anonyme, par la ou les personnes auxquelles la tradition ancienne l'a attribué, ou s'il n'est pas attribué à un ou des auteurs, dans la période que lui a attribuée la tradition. On dit qu'un livre est faux ou apocryphe s'il n'a pas été écrit dans la période qu'on lui a attribuée, ou par l'auteur prétendu par celui-ci. On considère un livre comme digne de foi quand il rapporte les faits tels qu'ils se sont réellement produits. Il est altéré quand le texte a été changé d'une manière quelconque.
Nous pouvos montrer de la façon suivante que les livres de l'Ancien et du Nouveau Testaments

  


A. L'AUTHENTICITE DES LIVRES DE L'ANCIEN TESTAMENT 
Pour une vue d'ensemble complète de la preuve, nous référons l

'étudiant aux ouvrages savants portant sur l'introduction à l'Ancien Testament. À ce point-ci, nous ne pouvons traiter ce sujet que d'une façon générale. Nous aborderons les Ecritures de l'Ancien Testament dans leur triple division: la loi, les prophètes et les kethubhim.
1. L'authenticité des livres de la loi. Une grande partie de la critique moderne nie la paternité  

  

mosaïque du Pentateuque. L'hypothèse documentaire divise la paternité de ces livres en plusieurs codes (yahviste, élohiste, deutéronomiste et sacerdotal) et plusieurs rédacteurs. Dans le but que nous nous proposons, nous ne pouvons que brièvement indiquer les preuves de la paternité mosaïque du Pentateuque. D'abord, il est généralement reconnu qu'une portion considérable du peuple savait lire et écrire dès la période d'Hammourabi; que les tablettes et les listes généalogiques étaient connues en Babylonie des siècles avant Abraham; qu'il est possible qu'Abraham ait apporté avec lui des tablettes cunéiformes renfermant de tels documents lorsqu'il passa de Charan à Canaan; et que, de cette manière, Moïse aurait pu entrer en possession de ces tablettes. Que ce soit à cause de l'accès de Moïse à de tels documents, d'une tradition orale, d'une révélation directe de Dieu, ou d'une combinaison de celles-ci, les savants conservateurs ont toujours soutenu que Moïse est l'auteur de la Genèse.
En outre, dans le reste du Pentateuque, Moïse est à plusieurs reprises présenté comme l'auteur de  

    

ce qui est écrit. Il devait l'écrire (Ex. 17.14; 34.27) et il est dit que c'est ce qu'il fit (Ex. 24.4; 34.28; No. 33.2; De. 31.9, 24). Ce qu'il écrivit est décrit comme "les paroles de cette loi" (De. 28.58), "le livre de cette loi" (De. 28.61), "ce livre" (De. 29-20, 27), "ce livre de la loi" (De. 29-21; 30.10; 31.26) et "les paroles de cette loi" (De. 31.24). De plus, dans l'Ancien Testament mais en dehors du Pentateuque, Moïse est présenté à treize reprises comme l'auteur d'un livre écrit. Ce livre est appelé "le livre de la loi de Moïse" (Jos. 8.31; 23.6; 2 Ro. 14.6), "la loi de Moïse" (1 Ro. 2.3; 2 Ch. 23.18; Da. 9.11) et "le livre de Moïse" (Né. 13.1).
Dans le Nouveau Testament, notre Seigneur a souvent parlé de "Moïse" comme d'une œuvre écrite  

  

(Lu. 16.29; 24.27; voir aussi Jn. 7.19). Il attribue également plusieurs enseignements du Pentateuque à Moïse (Mt. 8.4; 19.7s.; Me. 7.10; 12.26;Jn. 7.22s.). Il parle des "écrits" de Moïse (Jn. 5.47). Différents auteurs du Nouveau Testament parlent de "Moïse" comme d'un livre (Ac. 15.21; 2 Co. 3.15) et de "la loi de Moïse" (Ac. 13.39; 1 Co. 9.9; Hé. 10.28; voir aussi Jn. 1.45). Ils attribuent également à Moïse certains enseignements qui se trouvent dans le Pentateuque (Ac. 3.22; Ro. 9.15; Hé. 8.5; 9.19).
Nous pourrions également mentionner certaines autres preuves internes qui attestent la paternité  

mosaïque du Pentateuque. L'auteur est de toute évidence un témoin oculaire de l'exode; il fait preuve d'une connaissance du pays d'Egypte, de sa géographie, de sa flore et de sa faune; il utilise plusieurs mots égyptiens; et il fait allusion à des coutumes qui remontent au second millénaire av. J.-C.
Harrison conclut: Le Pentateuque est une composition homogène de cinq volumes et non une  

  

agglomération d'œuvres séparées et peut-être réunies ensemble plutôt par hasard. Il décrit, sur un arrière-plan historique accepté, la manière dont Dieu se révéla lui-même aux hommes et choisit les Israélites pour un service et un témoignage spécial dans le monde et dans le cours de l'histoire de- l'homme. Le rôle de Moïse dans la formulation de ce corpus littéraire semble prééminent et ce n'est pas sans bonne raison qu'il devrait se faire accorder une très haute place d'honneur dans le développement de l'épopée de la nation Israélite et être considéré avec respect par les Juifs et les chrétiens tomme le grand médiateur de l'ancienne loi.
2. L'authenticité des livres des prophètes. L'hébreu parle des prophètes antérieurs et postérieurs.

  

Josué, Juges, 1 et 2 Samuel, 1 et 2 Rois appartiennent aux prophètes antérieurs tandis qu'Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel et les prophètes soi-disant mineurs font partie des prophètes postérieurs. D'abord, si l'on regarde les prophètes antérieurs, il n'y a pas de raison de rejeter le point de vue traditionnel selon lequel Josué écrivit le livre qui porte son nom, et Samuel le livre des Juges. Le livre des Juges a été écrit après le début de la monarchie (19.1; 21.25) mais avant l'accession de David au trône (1.21; voir aussi 2 Sa. 5.6-8). Dans 1 Ch. 29.29, il est question des choses "écrites dans le livre de Samuel, le voyant, dans le livre de Nathan, le prophète, et dans le livre de Gad, le prophète". La tradition s'est, par conséquent, sentie justifiée d'attribuer 1 Samuel 1-14 à Samuel et 1 Sa. 25-2 Sa. 24 à Nathan et à Gad. Jérémie a été communément considéré comme l'auteur des livres des Rois; l'auteur était du moins un de ses contemporains. Les livres des Rois parlent du livre des actes de Salomon (1 Ro. 11.41), du livre des chroniques des rois d'Israël (1 Ro. 14.19) et du livre des chroniques des rois de Juda (1 Ro. 14.29); et il y a de fréquentes insertions de récits de témoins oculaires dans les portions qui parlent d'Elie, d'Elisée et de Michée, dans lesquels des matériaux plus anciens sont utilisés.
Deuxièmement, les prophètes postérieurs sont également authentiques. Il est dit que les actions et l

es œuvres de piété d'Ézéchias ont été écrites "dans la vision du prophète Ésaïe" (2 Ch. 32.32); il est également dit qu'Ésaïe a écrit "les actions d'Ozias" (2 Ch. 26.22). La prophétie d'Esaïe lui est attribuée (1.1). Jésus et les apôtres ont parlé des écrits d'Esaïe, lui attribuant même les parties contestées (Mt. 8.17, voir aussi Es. 53.4; Lu. 4.17s., voir aussi Es. 61.1; Jn. 12.38-41, voir aussi Es. 53.1 et 6.10). Jérémie reçut l'ordre suivant: "Ecrit dans un livre toutes les paroles que je t'ai dites" (Je. 30.2) et nous lisons qu'il "écrivit dans un livre tous les malheurs qui devaient arriver à Babylone" (Je. 51.60). Baruc a sans aucun doute été son secrétaire pour une grande partie de son œuvre (Je. 36; voir aussi 45.1). Ézéchiel aussi reçut l'ordre d'écrire (Éz. 24.2; 43.11) de même qu'Habakuk (Ha. 2.2). Il est communément admis par les savants conservateurs que les noms qui apparaissent dans les premiers versets d'un livre prophétique nous rapportent fidèlement le nom de l'auteur de ce livre. Même Malachie est probablement le nom de l'auteur de même que du livre, et non une simple référence à 3.1.
3. L'authenticité des kethubhim(écrits). Le reste des livres a été divisé en trois groupes: les livres

  

poétiques, qui comprennent Psaumes, Proverbes et Job; les megilloth, qui comprennent le Cantique des cantiques, Ruth, Lamentations, Ecclésiaste et Esther; et les livres historiques non prophétiques qui comprennent Daniel, Esdras, Néhémie et les Chroniques. Nous pouvons remarquer plusieurs choses. Pour les Psaumes et les œuvres de Salornon, il est question de ce que David et Salomon, son fils, "ont réglé par écrit" (2 Ch. 35.4). Bien que les titres des Psaumes ne fassent pas partie du texte original, ils sont généralement acceptés comme justes. Des 150 Psaumes, 100 sont attribués à des auteurs: 73 à David, 11 aux fils de Koré, 12 à Asaph, 2 à Salomon, un à Éthan, et un à Moïse. Les autres sont anonymes. Selon les titres des Proverbes, Salomon est l'auteur des chapitres 1 à 24. Il est également l'auteur des chapitres 25 à 29, bien que ces chapitres furent copiés à partir de ses écrits par les gens d'Ézéchias. Le chapitre 30 est attribué à Agur, fils de Jaké, et le chapitre 31 au roi Lemuel. Le livre de Job ne nous donne pas le nom de l'auteur, mais il n'est pas improbable que Job lui-même l'ait écrit. Nous considérons ce livre comme rapportant fidèlement les expériences d'un homme appelé Job et ayant vécu à l'époque des patriarches, et non comme une simple fiction poétique. Qui d'autre que Job lui-même aurait pu raconter fidèlement ses propres expériences et paroles de même que les discours d'Élîphaz, de Bildad, de Tsophar, d'Élîhu et de Dieu?
Le Cantique des cantiques est également attribué à Salomon (1.1) et il n'y a pas de raison de  

  

remettre en doute la véracité du titre. Archer écrit: "La tradition chrétienne, jusqu'aux temps modernes, a constamment soutenu que le Cantique était une œuvre authentique de Salomon.'"1 Le livre de Ruth a souvent été associé au livre des Juges et il a probablement été écrit par la même personne qui a écrit le livre des Juges, probablement Samuel. Toutefois, comme le fait remarquer Davis, « Cela ne peut pas être vérifié. » Que le nom de David soit mentionné (Ru. 4.22) mais pas celui de Salomon constitue un argument en faveur d'une date qui ne serait pas postérieure à David. Les Lamentations sont attribuées à Jérémie par le titre dans nos Bibles et la tradition a toujours reconnu qu'il en était l'auteur. Dans la forme d'expression et l'argument général, elles ont beaucoup en commun avec le livre de Jérémie et c'est avec confiance que nous pouvons lui attribuer ce livre. L'Ecclésiaste se présente comme "fils de David, roi de Jérusalem" (1.1) et cette expression a habituellement été considéré par les conservateurs comme désignant nul autre que Salomon. Il y est fait allusion à la sagesse incomparable de l'auteur (1.16) et aux grands ouvrages qu'il a réalisés (2.4-11). Jusqu'à la période de la Réforme, le livre a été attribué à Salomon de l'accord unanime de tous les savants juifs et chrétiens, et la plupart des savants conservateurs le lui attribuent encore, bien qu'il y ait quelques preuves linguistiques qu'il aurait pu avoir été écrit par quelqu'un d'autre que Salomon.
Le livre d'Esther aurait pu avoir été écrit par le Juif Mardochée, qui connaissait le mieux les faits

  

relatés dans ce livre, mais 10.2s. semble contredire cette opinion. Whitcomb conclut: "L'auteur doit avoir été un Juif qui vivait en Perse à l'époque des événements racontés et qui a eu accès aux chroniques officielles des rois des Mèdes et des Perses (2.23; 9.20; 10.2)."6 Les critiques ont tendance à accepter qu'il a été écrit par un Juif de Perse à cause de l'absence de marques indiquant qu'il aurait été écrit en Palestine. Il faut convenir que le langage est récent; il est comparable à celui d'Esdras, de Néhémie et des Chroniques.
Le livre de Daniel a sans aucun doute été écrit par le diplomate qui porta ce nom. L'auteur

  

s'identifie comme étant Daniel et il écrit à la première personne (7.2; 8.1, 15; 9.2; 10.2). De plus, Daniel reçut l'ordre de préserver ce livre (12.4). Il y a dans le livre une unité remarquable et le nom de Daniel revient tout au long. Jésus l'a attribué à Daniel (Mt. 24.15). Les savants conservateurs datent le livre du 6e siècle av. J.-C., bien que les critiques modernes, à cause de leur rejet des prophéties, le placent généralement dans la période macchabéenne et lui attribuent une date entre 168 et 165 av. J.-C.
Le livre d'Esdras a sans aucun doute été écrit par le scribe Esdras. Etant donné qu'une partie du

  

livre a été écrite à la première personne du singulier par un homme identifié comme Esdras (7.28; voir aussi 1.1) et que le livre porte des marques d'unité, "il semblerait en découler que le reste est également de sa main."
Le livre de Néhémie a sans aucun doute été écrit par Néhémie, l'échanson du roi de Perse. Les

  

premiers mots du livre l'indiquent clairement: "Paroles de Néhémie, fils de Hacalia" (1.1) de même que le fait que l'auteur parle à plusieurs reprises à la première personne. Il a été écrit du temps de Malachie, quelque part entre 424 et 395 av. J.-C. Les critiques placent les livres des Chroniques sur un plan beaucoup moins élevé que les livres des Rois. La raison semble en être que, tandis que les livres des Rois traitent des aspects prophétiques de l'histoire, les livres des Chroniques traitent plutôt des aspects sacerdotaux. La tradition a attribué ces livres à Esdras. La position des livres dans le canon, le fait que leur histoire se termine au point même où commence le livre d'Esdras, et le style font que cela est possible sinon probable. Ils doivent avoir été écrits vers 450-425 av. J.-C., avant le livre d'Esdras.


B. L'AUTHENTICITE DES LIVRES DU NOUVEAU TESTAMENT 
Pour une exposition complète, l'étudiant devra de nouveau se reporter aux œuvres sur

  

l'introduction au Nouveau Testament," mais nous ferons cependant remarquer quelques faits. La critique revient de plus en plus vers le point de vue traditionnel en ce qui concerne la date et la paternité de plusieurs livres. Il y a raison de croire que les Evangiles synoptiques ont été écrits dans l'ordre suivant: Matthieu, Luc et Marc. Origène les cite souvent dans cet ordre et, avant lui, Clément d'Alexan-drie place en premier les Evangiles qui renferment les généalogies sur la base de la tradition qu'il a reçue des anciens qui l'ont précédé. Ce point de vue est supporté par la considération que ce sont les circons-tances et les événements de l'époque qui ont donné lieu aux Evangiles. La tradition déclare que Matthieu prêcha pendant quinze ans en Pales-tine et qu'il alla ensuite dispenser ses soins aux nations étrangères. Sur la base de la célèbre déclaration de Papias que "Matthieu composa les Logia en langue hébraïque" (c'est-à-dire araméenne), nous devons soutenir qu'il est plus naturel de supposer qu'en quittant la Palestine il laissa derrière lui son Evangile araméen, ver 45 apr. J.-C, et que, un peu plus tard, vers 50 apr. J.-C, il écrivit également, pour ses nouveaux auditeurs, son Evangile grec, qui nous est parvenu. Tout monde est à peu près d'accord aussi pour dire que le deuxième Evangile a été écrit par Jean Marc. D'après les circonstances de l'époque et la preuve interne, nous croyons qu'il a été écrit vers les années 67 ou 68 apr. J.-C. Il y a aussi un accord très général à l'effet que le troisième Evangile a été écrit par Luc, le médecin bien-aimé. Il a probablement été écrit vers l'an 58 apr. J.-C.
Certains rejettent l'Evangile de Jean à cause de l'importance particulière qu'il accorde à la divinité  

  

de Jésus-Christ. On dit que les Synoptiques ne révèlent pas une telle croyance au sujet de Jésus-Christ au cours du premier siècle. Mais cela n'est pas vrai, car il n'est pas moins Dieu dans les Synoptiques que dans Jean. La découverte du Papyrus 52, contenant cinq versets de Jean 18 et daté de la première moitié du deuxième siècle, a grandement servi à confirmer la date traditionnelle de l'Evangile de Jean. Metzger écrit: "Si ce petit fragment avait été connu au milieu du siècle dernier, cette école critique du Nouveau Testament qui a été inspiré le brillant professeur de Tiibingen, Ferdinand Christian Baur, n'aurait pas pu affirmer que le quatrième Evangile n'avait pas été composé avant l'an 160."'
Le livre des Actes est aujourd'hui attribué, de façon assez générale, à Luc, le même qui a écrit le t

  

roisième Evangile. Dix des soi-disant Epîtres de Paul sont aujourd'hui attribuées pour la plupart à Paul; ce ne sont que pour les Epîtres pastorales que l'on émet un certain doute, sur la base du style. Mais les changements de style peuvent être dus au changement de sujet et à l'âge de l'auteur.
L'Epître aux Hébreux est anonyme et personne ne sait qui l'a écrite. Elle a sans aucun doute été  

  

écrite par un érudit chrétien quelque part entre 67 et 69 apr. J.-C. Les Epîtres de Jacques et de Jude ont sans aucun doute été écrites par deux des frères de Jésus. Les deux Epîtres de Pierre ont été écrites par l'apôtre Pierre. Certains émettent un doute sur la deuxième Epître de Pierre pour des raisons de style. Mais Pierre a peut-être eu Sylvain comme secrétaire pour sa première Epître (1 Pi. 5.12) et avoir eu ainsi un peu d'aide pour son langage; et il a peut-être écrit la deuxième Epître sans aide.
Les trois Epîtres de Jean et l'Apocalypse ont été écrits par l'apôtre Jean. On peut expliquer les  

  

différences de style dans l'Apocalypse comparativement aux Épîtres de la même manière que les différences entre la première et la deuxième Épîtres de Pierre. C'est-à-dire qu'il a peut-être eu de l'aide pour écrire les Épîtres mais qu'il a dû écrire l'Apocalypse par lui-même; de plus, le sujet lui-même pourrait expliquer la différence de style. Cela n'affecte en rien la question de l'inspiration, car nous soutenons l'inspiration du produit final et non celle de l'homme comme tel.


II. LA CRÉDIBILITÉ DES LIVRES DE LA BIBLE 
Un livre est digne de foi s'il rapporte véridiquement les sujets traités. On dira qu'il est altéré si le  

  

texte actuel est différent de l'original. La crédibilité englobe donc les idées de véracité des documents et de pureté du texte. Nous devons aborder brièvement ce sujet pour l'Ancien et le Nouveau Testaments.


A. LA CRÉDIBILITÉ DES LIVRES DE L'ANCIEN TESTAMENT 


Ce point est établi par deux grands faits:


1. La preuve tirée de la reconnaissance de l'Ancien Testament par Jésus-Christ. Jésus-Christ reçut l'Ancien Testament comme rapportant véridiquement les événements et les doctrines traités (Mt. 5.17s.; Lu. 24.27, 44s.; Jn. 10.34-36). Il reconnut comme vrais, et cela de façon bien précise, un certain nombre des principaux enseignements de l'Ancien Testament, par exemple la création de l'univers par Dieu (Mc. 13.19), la création directe de l'homme (Mt. 19.4s.), la personnalité de Satan et son caractère malfaisant (Jn. 8.44), la destruction du monde par un déluge à l'époque de Noé (Lu. 17,26s.), la destruction de Sodome et Gomorrhe, et la délivrance de Lot (Lu. 17.28-30), la révélation de Dieu à Moïse dans le buisson ardent (Me. 12.26), la paternité mosaïque du Pentateuque (Lu. 24.27), le don de la manne dans le désert (Jn. 6.32), l'existence du tabernacle (Lu. 6.3s.), l'aventure de Jonas dans le gros poisson (Mt. 12.39s.) et l'unité du livre d'Ésaïe (Mt. 8.17; Lu. 4.17s.). Si Jésus était Dieu manifesté en chair, il savait donc quels étaient les faits, et s'il les connaissait, il n'aurait pas pu s'accommoder des points de vue erronés de son époque concernant des sujets d'une importance aussi fondamentale et être encore honnête. Nous devons donc accepter son témoignage comme vrai ou le rejeter en tant que maître religieux.



2. La preuve tirée de l'histoire et de l'archéologie. L'histoire fournit plusieurs preuves de l'exactitude des représentations bibliques de la vie en Egypte, en Assyrie, en Babylonie, en Médie et en Perse et ainsi de suite. Les noms de certains chefs d'État de ces pays sont mentionnés dans la Bible et aucune de ces personnes n'est présentée d'une façon qui contredise ce que l'on sait d'elle dans l'histoire. La Bible dit que Salmanasar IV assiégea la ville de Samarie et que le roi d'Assyrie, qui était Sargon II, selon ce que nous savons maintenant, déporta le peuple en Assyrie (2 Ro. 17.3-6). L'histoire montre qu'il régna de 722 à 705 av. J.-C. Son nom n'est mentionné qu'une seule fois dans la Bible (Es. 20.1). Belschatsar (Da. 5.1-30) et Darius le Mède (Da. 5.31-6.28) ne sont plus aujourd'hui considérés comme des personnages fictifs.
L'archéologie vient aussi confirmer à plusieurs reprises les récits bibliques. L'"Épopée de la  

  

création" babylonienne, bien qu'elle soit loin d'être une confirmation du récit de la Genèse, montre néanmoins que l'idée d'une création spéciale était largement répandue à l'époque primitive. On pourrait dire la même chose des légendes babyloniennes de la chute. Ce qui est encore plus important, c'est qu'on a trouvé à Babylone une tablette donnant un récit du déluge qui a des similitudes marquées avec le récit biblique. On ne peut plus émettre de doutes à propos de la soi-disant bataille des rois (Ge. 14) puisque des inscriptions de la vallée de l'Euphrate montrent que les quatre rois mentionnés dans la Bible comme ayant participé à cette expédition sont des personnages historiques. Les tablettes de Nuzi nous éclairent sur le geste de Sara et de Rachel qui ont donné leurs servantes à leurs maris. Les hiéroglyphes égyptiens indiquent que l'on connaissait l'Ecriture plus de mille ans avant Abraham. L'archéologie confirme également qu'Israël vécut en Egypte, qu'il était en esclavage dans ce pays, et qu'il quitta finalement la région. On a montré que les Hittites, dont l'existence était mise en doute, était un puissant peuple d'Asie Mineure et de Palestine ayant vécu à la période indiquée dans la Bible. Les tablettes de Tel el-Amarna prouvent la véracité du livre des Juges. Plus la science de l'archéologie progressera, plus de nouvelles informations seront découvertes qui viendront confirmer l'exactitude du récit biblique.


B. LA CRÉDIBILITÉ DES LIVRES DU NOUVEAU TESTAMENT 


On peut l'établir par quatre grands faits:


1. Les auteurs du Nouveau Testament étaient compétents. Ils étaient qualifiés pour rendre témoignage de la vérité divine et pour l'enseigner. Matthieu, Jean et Pierre étaient des disciples de Jésus-Christ et des témoins oculaires de ses œuvres et de ses enseignements (2 Pi. 1.18; I Jn. 1.1-3). Selon Papias, Marc était l'interprète de Pierre et il écrivit fidèlement ce qu'il se rappelait de l'enseignement de celui-ci. Luc était un compagnon de Paul et, selon Irénée, il écrivit dans un livre l'Evangile prêché par l'apôtre des Gentils. Paul fut sans aucun doute appelé et désigné par Jésus-Christ, et il affirma avoir reçu son Evangile directement de Dieu {Ga. 1.11-17). Jacques et Jude étaient des frères de Jésus-Christ et leurs messages nous sont parvenus avec cet arrière-plan. Tous ont été revêtus du Saint-Esprit et n'ont donc pas écrit simplement de mémoire les paroles des témoignages oraux et écrits, et des perceptions spirituelles, mais en tant que qualifiés par l'Esprit pour leur tâche.



2. Les auteurs du Nouveau Testament étaient honnêtes. Le ton moral de leurs écrits, leur respect évident de la vérité et la particularité de leurs récits indiquent qu'ils n'étaient pas des imposteurs mais d'honnêtes hommes. La même chose est également évidente du fait que leur témoignage mettait en danger tous leurs intérêts en ce monde, aussi bien leur position sociale et leur prospérité matérielle que leur vie. Quel aurait pu être leur motif en inventant une histoire qui condamne toute hypocrisie et qui est contraire à toutes les croyances qu'ils avaient héritées, s'ils devaient payer un tel prix à cause d'elle?



3.- Leurs écrits s'harmonisent les uns avec les autres. Les Synoptiques ne se contredisent pas mais se complètent l'un l'autre. Les détails donnés dans l'Evangile de Jean peuvent s'agencer avec ceux des trois premiers Evangiles pour donner un tout harmonieux. Le livre des Actes fournit l'arrière-plan historique de dix des Épîtres de Paul. On n'a pas à chercher à faire entrer les Epîtres pastorales dans le récit des Actes car aucune d'elles ne laisse entendre qu'elle fait partie de la période couverte par les Actes. L'Epître aux Hébreux et les Epîtres générales, de même que l'Apocalypse, peuvent, sans faire violence à leur contenu, cadrer avec le premier siècle. Sur le plan doctrinal, les écrits du Nouveau Testament s'harmonisent également. Jésus-Christ est Dieu aussi bien dans les Synoptiques que dans l'Evangile de Jean. Paul et Jacques ne se contredisent nullement mais présentent la foi et les œuvres dans des perspectives différentes. Il y a une différence dans l'importance particulière accordée à chacune mais non dans la conception fondamentale. Il y a un progrès dans l'exposé de la doctrine quand on passe des Evangiles aux Epîtres, mais pas de contradiction. Les 27 livres du Nouveau Testament présentent un tableau harmonieux de Jésus-Christ et de son œuvre. Tout cela milite en faveur de la véracité du récit.



4. Leurs récits s'accordent avec l'histoire et l'expérience. Il y a dans le Nouveau Testament de nombreuses références à l'histoire contemporaine, telles le recensement à l'époque où Quirinius était gouverneur de Syrie (Lu. 2.2), les actes d'Hérode le Grand (Mt. 2.16-18), d'Hérode Antipas (Mt. 14.1-12), d'Hérode Agrippa I (Ac. 12.1), de Gallion (Ac. 18.12-17), d'Hérode Agrippa II (Ac. 25.13-26.32), etc., mais jusqu'à maintenant personne n'a encore pu montrer que le récit biblique était en contradiction avec un seul fait provenant d'autres sources dignes de confiance. Pour ce qui est de l'expérience, nous avons déjà dit que si nous admettons l'existence d'un Dieu personnel, omnipotent et plein de bonté, les miracles sont alors non seulement possibles mais probables. Les miracles matériels ne se produisent pas souvent maintenant parce qu'ils ne sont plus nécessaires dans le sens où ils l'étaient alors. Ils avaient pour but d'attester la révélation de Dieu quand elle a été donnée pour la première fois, mais maintenant que le christianisme a été introduit, ils ne sont plus nécessaires dans ce but. Les miracles spirituels se produisent encore en abondance. Nous pouvons donc dire qu'il n'y a rien dans l'expérience ou dans l'histoire qui contredise les récits des Evangiles et les Epîtres.


III. LA CANONICITE DES LIVRES DE LA BIBLE 


Encore une fois, cette étude se doit d'être très générale. Le mot "canon" vient du mot grec kanon. Il signifie, en premier lieu, un roseau ou une baguette; puis une règle; d'où une norme. En deuxième lieu, il signifie une décision autorisée d'un concile ecclésiastique; et en troisième lieu, par rapport à la Bible, il désigne les livres qui ont été mesurés, trouvés satisfaisants et approuvés comme inspirés de Dieu.


A. LA CANONICITE DES LIVRES DE L'ANCIEN TESTAMENT

La considération de chacun des livres en particulier doit de nouveau être laissée à l'introduction biblique, mais nous devons cependant faire quelques observations générales. La triple division des livres de l'Ancien Testament dans la Bible hébraïque (la loi, les prophètes et les kethubhim) n'implique pas trois périodes d'entrée dans le canon. Les livres du Pentateuque ont été réunis au début de l'Ancien Testament parce qu'ils ont été écrits par Moïse. On a mis avec les prophètes les livres que l'on croyait avoir été écrits par un prophète en fonction. Daniel ayant le don prophétique mais n'étant pas un prophète en fonction, son livre fut placé dans le troisième groupe. Les kethubhim furent subdivisés selon leur contenu ou le but dans lequel ils étaient utilisés. Psaumes, Proverbes et Job furent classés comme livres poétiques à cause de leur caractère littéraire. Le Cantique des cantiques, Ruth, les Lamentations, l'Ecclésiaste et Esther furent appelés les megilloth parce qu'ils étaient lus respectivement aux fêtes juives de la Pâque et de la Pentecôte, lors du jeûne du neuvième jour du mois d'Ab, lors de la fête des Tabernacles et lors de celle des Purim.


Daniel, Esdras, Néhémie et les livres des Chroniques furent classés comme des livres historiques non prophétiques parce qu'ils avaient été écrits par des hommes qui n'étaient pas des prophères en fonction. Amos n'était pas tout d'abord un prophète mais Dieu le prit de derrière son troupeau et l'envoya prophétiser à son peuple (Am. 7.14s.); c'est-à-dire qu'il devint un prophète en fonction et c'est à juste titre que son livre fut classé parmi les prophètes postérieurs.
Parce que la canonicité de l'Ecclésiaste et du Cantique des Cantiques ne fut pas tranchée avant le  

  

Concile de Jamnian (90 apr. J.-C.), certains soutiennent que le canon de l'Ancien Testament ne fut pas clos avant cette époque, ou, étant donné que la discussion à leur sujet se poursuivit après cette date, pas avant 200 apr. J.-C. Mais si le caractère et le nombre des livres devant constituer notre Bible ne peut pas être tranché avant que tous ne soient d'accord sur ce point, nous ne pourrons alors jamais avoir un canon autorisé, ce qui est justement ce que certains désirent, car il y en a toujours qui voudraient ajouter des livres au canon ou mettre en doute ceux qui y sont déjà. En ce qui concerne l'Ancien Testament tel que nous le connaissons aujourd'hui, nous pouvons accepter le point de vue de David Kimchi (1160-1232) et d'Elias Levita (1465-1549), deux savants juifs, qui soutenaient que la collection finale du canon de l'Ancien Testament a été complétée par Esdras et les membres de la Grande Synagogue au cinquième siècle avant Jésus-Christ. On pourrait avancer plusieurs choses pour rendre ce point de vue possible. Josèphe, qui écrivit vers la fin du premier siècle apr. J.-C., donna la même triple division que le canon des Massorètes. II indiqua de plus que le canon fut complété pendant le règne d'Artaxerxès, ce qui correspond à l'époque d'Esdras. II semble probable qu'Esdras fut celui qui organisa finalement les livres sacrés de l'Ancien Testament, puisqu'il est appelé "le scribe" (Né. 8.1; 12.36), "un scribe versé dans la loi de Moïse" (Esd. 7.6) et "scribe, enseignant les commandements et les lois de l'Eternel concernant Israël" (Esd. 7.11). En outre, aucun autre écrit canonique ne fut composé depuis l'époque d'Artaxerxès, fils de Xerxès, jusqu'au temps du Nouveau Testament. Les livres apocryphes, bien qu'inclus dans les Septante, ne furent jamais acceptés dans le canon hébreu.


B. LA CANONICITE DES LIVRES DU NOUVEAU TESTAMENT

La formation du canon du Nouveau Testament n'eut pas lieu à la suite d'un effort organisé pour le produire, mais il semble plutôt avoir pris forme comme résultat du caractère manifestement authentique des livres. Quelques grands principes contribuèrent à la détermination des livres qui devaient être acceptés comme canoniques. Le caractère apostolique fut un critère fondamental. L'auteur d'un livre devait être soit un apôtre de Jésus-Christ ou quelqu'un ayant entretenu une relation telle avec un apôtre pour que son livre soit élevé au rang des livres apostoliques. Un autre facteur déterminant le choix d'un livre était le fait de convenir à la lecture publique. Un troisième facteur était son universalité. Le livre était-il reçu dans toute la communauté chrétienne? Le contenu du livre devait, en outre, être d'un caractère spirituel suffisant pour lui donner droit à ce rang. Et finalement, le livre devait montrer de façon évidente qu'il avait été inspiré par le Saint-Esprit.
A la fin du deuxième siècle, tous les livres, à l'exception de sept: Hébreux, 2 et 3 Jean, 2 Pierre, Jude,  

  

Jacques et Apocalypse, les soi-disant antilegomènes, furent reconnus comme apostoliques et, à la fin du quatrième siècle, les 27 livres de notre canon actuel furent reconnus par toutes les Eglises occidentales. Après le Concile de Rome convoqué par Damase (382) et le troisième Concile de Carthage (39J). La question du canon fut close en Occident. Vers l'an 500, toute l'Église grecque semble aussi avoir accepté tous les livres de notre Nouveau Testament actuel. À partir de ce moment, la question fut également close en Orient. Mais, comme nous l'avons dit un peu plus tôt, il n'y a peut-être jamais eu un moment où tous ont accepté ce verdict général de l'Église. Il y a toujours eu des individus ou des groupes d'individus qui ont remis en doute la présence dans le canon d'un ou de plusieurs livres.


L'inspiration des Ecritures:

Nous avons été encouragés dans notre quête de certitude par la preuve que nous avons dans la Bible l'expression concrète d'une révélation divine. Il a été montré que les documents qui nous donnent cette révélation sont authentiques, dignes de foi et les seuls qualifiés pour transmettre cette révélation. Mais si nous devions nous arrêter ici, nous n'aurions encore qu'un ancien Ouvrage traitant de questions religieuses. Peut-on affirmer plus que cela à propos des Ecritures? Sont-elles également inspirées verbalement et infaillibles dans tout ce qu'elles disent? Nous le croyons et nous abordons maintenant l'étude de la question de l'inspiration.


I. LA DEFINITION DE L'INSPIRATION

Pour donner une définition précise et adéquate de l'inspiration, il nous faut considérer plusieurs concepts théologiques connexes et réfuter les fausses théories.


A. LES TERMES CONNEXES  

Les termes connexes sont révélation, inspiration, autorité, inerrance et illumination.



1. Révélation. Nous avons mentionné que Dieu s'était révélé lui-même dans la nature, l'histoire et la conscience. Il s'est également révélé dans son Fils et dans sa Parole. Nous nous intéressons surtout à ce moment-ci à la révélation directe en tant que distincte de l'indirecte, et à la révélation immédiate en tant que distincte de la médiate. La révélation concerne la communication de la vérité que l'on ne pourrait pas découvrir autrement; l'inspiration concerne l'enregistrement de la vérité révélée. Nous pouvons avoir une révélation sans inspiration, comme cela a été le cas avec un grand nombre des enfants de Dieu dans le passé. Cela est clair du fait que Jean entendit les voix des sept tonnerres mais qu'il ne lui fut pas permis d'écrire ce qu'elles avaient dit (Ap. 10.3s.).
Nous pouvons aussi avoir une inspiration sans une révélation directe, comme lorsque les auteurs  

  

  ont mis par écrit ce qu'ils avaient vu de leurs propres yeux ou découvert par leurs recherches (Lu. 1.1-4; 1 Jn. 1.1-4). Luc, en tant qu'historien, a cherché des documents écrits et a vérifié des traditions orales pour écrire son Evangile, et il a été un témoin oculaire d'une grande partie des Actes; Jean, d'un autre côté, reçut la plus grande partie de l'Apocalypse par une révélation directe de la part de Dieu. Les deux hommes furent inspirés dans la rédaction de leurs matériaux, mais ils avaient reçu ces matériaux de manière différente. Bien entendu, dans le sens le plus large, nous considérons la totalité des Ecriture s comme étant la révélation que Dieu a donnée de lui-même; une partie de la révélation est venue directement, et une autre indirectement, par l'entremise des interventions salvatrices de Dieu dans l'histoire de l'homme.



2. Inspiration. L'inspiration concerne l'enregistrement de la vérité. L'Esprit de Dieu poussa des hommes à écrire les 66 livres de la Bible (Ac. 1.16; Hé. 10.15-17; 2 Pi. 1,21). Les Ecriture s ont été inspirées de façon plénière et verbale; elles sont animées du souffle divin (2 Ti. 3.16). Un peu plus loin dans ce chapitre, nous donnerons une définition plus complète de l'inspiration.



3. Autorité. La Bible porte avec elle l'autorité divine de Dieu. Elle oblige l'homme: son intelligence, sa conscience et son cœur. Les hommes, les confessions de foi et les Eglises sont tous sujets à l'autorité des Ecritures. Dieu a parlé; nous devons donc nous soumettre. "Ainsi parle l'Éternel" est notre norme.



4. Inerrance. Non seulement les Ecritures sont inspirées et font autorité, mais elles sont aussi inerrantes et infaillibles. Par ceci, nous voulons dire qu'elles sont sans erreur dans leurs manuscrits originaux. Elles sont inerrantes dans tout ce qu'elles affirment aussi bien dans les ques-tions historiques et scientifiques que morales et doctrinales. L'inerrance s'étend à toutes les Ecritures et ne se limite pas seulement à certains enseignements de celles-ci.
5. Illumination. Celui qui a inspiré les hommes lors de la rédaction des Ecriture s illumine

  

l'intelligence de ceux qui les lisent, A cause du péché et de la compréhension voilée due au péché, personne ne peut comprendre parfaitement les Ecriture s (Ro. 1.21; Ép. 4.18). Mais l'Esprit peut éclairer l'esprit du croyant pour qu'il les comprenne. C'est ce que dit en essence 1 Co. 2.6-16 (voyez aussi Ép. 1.18); Jean en parle également dans 1 Jn. 2.10, 17.


B. LES THÉORIES INADÉQUATES DE L'INSPIRATION

Au cours des âges, on a suggéré diverses théories de l'inspiration qui renferment souvent quelque vérité mais qui demeurent des définitions inadéquates.



1. La théorie de l'inspiration naturelle on de l'intuition. Cette théorie soutient que l'inspiration n'est qu'une perspicacité supérieure de la part de l'homme naturel. Ce n'est qu'un renforcement et une élévation des perceptions religieuses de l'auteur. Ce point de vue place certains des grands hymnes de l'Eglise sur le même pied que la Bible. Il confond en fait l'œuvre d'illumination de l'Esprit avec son œuvre particulière d'inspiration. L'illumination ne traite pas de la transmission de la vérité, mais de la compréhension de la vérité déjà révélée.



2. La théorie de l'inspiration dynamique ou partielle. Cette théorie soutient que Dieu a fourni la capacité nécessaire pour transmettre fidèlement la vérité que les auteurs des Ecriture s étaient chargés de communiquer. Cela les rendait infaillibles dans les questions de foi et de conduite, mais non dans les choses qui n'ont pas un caractère directement religieux. L'auteur pourrait ainsi avoir commis des erreurs en ce qui touche l'histoire et la science. Les problèmes que soulève ce point de vue sont évidents. Comment peut-on accepter une déclaration de la Bible et pas une autre? Qui peut dire quelle section est juste et laquelle ne l'est pas? Et en outre, qui peur nous dire comment faire la distinction entre ce qui est essentiel à la foi et à la conduite, et ce qui ne l'est pas. La Bible ne nous dit nulle part que l'inspiration ne concerne que ce qui a trait à la foi et à la conduite. Elle déclare plutôt que toute Ecriture est inspirée de Dieu (2 Ti. 3-16).



3. La théorie selon laquelle les pensées, mais non les mots, sont inspirées. Selon cette théorie, Dieu a suggéré les pensées de la révélation mais a laissé à l'homme le soin de la mettre par écrit. Mais les Ecritures indiquent que les mots eux-mêmes sont inspirés. Paul a dit qu'il parlait "non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit" (1 Co. 2.13). Il déclara plus tard que toute Ecriture est inspirée (2 Ti. 3-16), cela comprend les mots eux-mêmes. De plus, il est difficile de séparer les pensées des mots. Comme le dit Pache, "Les idées ne peuvent être conçues et transmises que par des mots."

1 Il est inconcevable de dissocier les unes des autres. Saucy conclut: "II ne peut donc pas y avoir une inspiration des pensées qui, en même temps, n'englobe pas aussi les mots dans lesquels les pensées sont exprimées."

2 Les mots doivent certainement être inspirés eux aussi et non seulement les pensées et les idées.



4. La théorie selon laquelle la Bible contient la Parole de Dieu. Selon cette théorie, la Bible est un livre humain que Dieu peut faire devenir sa Parole au moment de la rencontre personnelle. Les auteurs des Ecriture s ont parlé de leurs rencontres avec Dieu dans les schèmes de pensée de leur époque. Ils ont incorporé dans leurs écrits divers mythes surnaturels et légendes miraculeuses pour communiquer des vérités spirituelles. La tâche de l'interprète, c'est alors d'enlever tous les enjolivements mythiques et de chercher à en arriver à la vérité spirituelle que Dieu veut nous communiquer. Il faut ainsi "démythiser" les Ecriture s. Elles deviennent pour nous la Parole de Dieu au moment existentiel où Dieu se fraie un passage jusqu'à nous et se révèle lui-même dans sa Parole. On peut dire plusieurs choses pour réfuter ce point de vue. Premièrement, il s'agit d'une approche très subjective des Ecriture s. Quelqu'un pourrait faire dire quelque chose à la Bible, et quelqu'un d'autre tout à fait autre chose. Cette position déprécie la valeur de l'approche objective de l'interprétation des Éctitures. Elle rejette en fait toute vérité propositionnelle. Pache pose la question suivante: "Si vraiment une grande partie des pages de la Bible est inauthentique et mythique, que reste-t-il de sûr?" Puisque l'homme, tout au long de l'histoire, a suffisamment prouvé sa faillibilité et le fait qu'on ne peut pas toujours lui faire confiance en ce qui concerne les théories de l'interprétation, ne devrions-nous pas plutôt accepter les Ecriture s comme la révélation de Dieu à l'homme, inspirée par l'Esprit de Dieu, entièrement digne de confiance et inerrante sur chaque point?



5. La théorie de la dictée. La théorie de la dictée soutient que les auteurs des Ecriture s n'étaient que de simples porte-plumes, des secrétaires, non des êtres dont les caractéristiques individuelles ont été préservées et, en quelque sorte, mises à contribution dans l'acte de l'inspiration. Selon ce point de vue, le style est celui du Saint-Esprit. Certains ont même affirmé que la grammaire doit être partout parfaite puisque c'est celle du Saint-Esprit. Mais cette théorie laisse de côté les différences manifestes dans le style de Moïse, de David, de Pierre, de Jacques, de Jean et de Paul, par exemple. Certains ont essayé de surmonter cette difficulté en supposant que le Saint-Esprit a, dans chaque cas, adopté le style de l'auteur, mais il y a une meilleure façon de rendre compte de l'inspiration verbale et de la défendre. Nous devons recon-naître la double nature des Ecritures: d'un côté, il s'agit d'un livre inspiré de Dieu, mais de l'autre, elles ont un caractère humain. Dieu s'est servi d'hommes vivants, non de simples outils sans vie. Il n'a pas mis de côté la personnalité humaine mais s'est plutôt servi de la personnalité même des auteurs humains dans la rédaction de sa révélation.


C. LA DOCTRINE BIBLIQUE DE L'INSPIRATION

Le Saint-Esprit a si bien guidé et supervisé les auteurs du texte sacré, en se servant de leurs personnalités particulières, que ces derniers ont écrit ce qu'il voulait qu'ils écrivent, sans écart ou erreur. Nous devons faire remarquer certaines choses,

l) L'inspiration est inexplicable. Elle est l'opération du Saint-Esprit, mais nous ne savons pas exactement comment fonctionne cette puissance de l'Esprit.

2) L'inspiration, dans son sens restreint, se limite aux auteurs des Ecritures. Les autres livres ne sont pas inspirés dans le même sens.

3) L'inspiration est par essence une supervision, c'est-à-dire que le Saint-Esprit a dirigé le choix des matériaux à utiliser et des mots à employer dans la rédaction.

4) Le Saint-Esprit préserva les auteurs de toute erreur et de toute omission.

5) L'inspiration s'étend, non seulement aux pensées et aux concepts, mais aussi aux mots. C'est pourquoi nous parlons de l'inspiration plénière et verbale des Ecriture s; plénière parce qu'elle est entière et sans restriction, c'est-à-dire qu'elle inclut tous et chacun des passages (2 Ti, 3.16); verbale parce qu'elle inclut chaque mot (1 Co. 2.13). Et

6) nous n'affirmons que l'inspiration des autographes des Ecritures, non des versions, qu'elles soient anciennes ou modernes, ni d'aucun manuscrit hébreu ou grec qui existe, ni d'aucun texte critique connu. On sait que ces écrits sont fautifs sur certains points ou qu'ils ne sont certainement pas exempts de toute erreur. Bien que nous n'ayons aucun des autographes originaux, le nombre de mots encore douteux est très petit, et n'affecte aucune doctrine.
Il faudrait dire un mot au sujet de la distinction entre l'inspiration et l'autorité. Les deux sont  

  

habituellement identiques, si bien que ce qui est inspiré fait également autorité pour l'enseignement et la conduite; mais il arrive qu'à l'occasion ce ne soit pas le cas. Par exemple, ce que Satan a dit à Eve a été écrit sous l'inspiration du Saint-Esprit, mais ce n'est certainement pas vrai (Ge. 3.4s.). On pourrait dire la même chose du conseil de Pierre à Jésus (Mt. 16.22) et de la déclaration de Gamaliel devant le sanhédrin (Ac. 5.38s.). Etant donné qu'aucun de ces passages ne représente la pensée de Dieu, ils ne font donc pas autorité bien qu'ils fassent partie de la Bible. On pourrait dire la même chose des textes sortis de leur contexte et auxquels on donne une signification toute différente de celle qu'ils ont dans leur contexte. Les mots sont encore inspirés, mais la nouvelle signification ne fait pas autorité.
Nous devrions considérer toute déclaration comme inspirée et faisant autorité, à moins qu'il y ait  

  

un indice dans le contexte qui indique que ce n'est pas le cas dans cette circonstance particulière.


II. LES PREUVES DE L'INSPIRATION

II y a deux choses fondamentales sur lesquelles nous pouvons fonder la théorie de l'inspiration verbale et plénière: la caractère de Dieu et le caractère et les affirmations de la Bible elle-même.


A. LE CARACTÈRE DE DIEU

L'existence de Dieu est évidente du fait qu'il s'est révélé lui-même, et cela a été établi par les diverses preuves de son existence. Dans l'étude de cette révélation et de ces preuves, nous avons déjà découvert quelques-unes de ses caractéristiques distinctives. Il nous reste encore à étudier différentes choses à propos de sa nature, mais nous avons déjà vu qu'il est un Dieu personnel, tout-puissant, saint et aimable.
Si Dieu est tout cela, nous nous attendrions qu'il prenne soin de ses créatures et qu'il vienne à leur  

  

aide. Qu'il prenne soin de l'homme et qu'il vienne à son aide est évident puisqu'il pourvoit à ses besoins matériels et temporels. Il a mis des réserves de minéraux et de pétrole dans la terre; il a créé une atmosphère dans laquelle l'homme peut vivre; il a donné de la fertilité au sol; il envoie le soleil et la pluie, le froid et la neige; et il a donné à l'homme une compréhension des façons dont ces choses peuvent combler ses besoins. Mais l'homme a aussi des besoins spirituels et éternels. Le péché lui cause un problème. Rien dans la nature ou dans sa conscience ne lui dit qu'elle est la vraie norme éthique de la vie ni ne lui indique comment devenir juste devant Dieu. L'homme sent qu'il est immortel et il se demande ce qu'il peut faire pour se préparer pour l'éternité. Dieu, qui a pourvu si abondamment aux besoins inférieurs de l'homme, ne pourvoira-t-il pas également à ses besoins plus élevés? Il semble qu'il faille répondre un oui catégorique. Dieu étant le Dieu qu'il est et l'homme ayant le besoin qu'il a, nous pouvons nous attendre à ce que Dieu fasse connaître ses normes et son plan de salut. Et s'il les fait connaître, le fera-t-il de façon incertaine et faillible? Il est vrai que Dieu se sert d'hommes rachetés, mais faillibles, comme ministres de la réconciliation (2 Co. 5.18-20). Mais nous, hommes sauvés mais pécheurs, avons besoin d'une Parole infaillible pour nous le déclarer. Le Dieu de toute vérité nous a donné une telle Parole inerrante et qui fait autorité. Nous pouvons la croire et la proclamer. Shedd écrit: II est improbable que Dieu révélerait un fait ou une doctrine à l'esprit de l'homme et qu'il ne ferait ensuite rien pour s'assurer qu'elle soit énoncée de façon précise. C'est particulièrement le cas lorsqu'il s'agit de la doctrine d'un des mystères de la religion. Des vérités aussi profondes que la Trinité, l'incarnation, l'expiation pour autrui, etc. exigent la supervision et la direction d'un Esprit infaillible pour assurer que leur énonciation ne porte pas à confusion. Il est donc plus naturel de supposer qu'un prophète ou un apôtre qui a reçu directement de Dieu une vérité profonde et mystérieuse que l'intelligence humaine ne peut saisir ne sera pas laissé seul pour communiquer ce qu'il a reçu. Il est particulièrement improbable qu'une communication provenant de Dieu soit voilée dans un déguisement extravagant et légendaire.


B. LE CARACTÈRE ET LES AFFIRMATIONS DE LA BIBLE

Le contenu de la Bible est supérieur à celui de tous les autres livres religieux. II présente les normes morales les plus élevées, prescrit l'obéissance la plus absolue, dénonce route forme de péché et fait cependant connaître au pécheur comment il peut devenir juste aux yeux de Dieu. Comment des hommes non inspirés auraient-ils pu écrire un livre semblable? La Bible fait preuve d'une remarquable unité. Bien qu'il ait fallu plus de quarante personnes sur une période de plus de 1600 ans pour produire les 66 livres qui composent la Bible, elle n'est en fait qu'un seul livre. Elle n'a qu'une seule conception doctrinale, qu'une seule norme morale, qu'un seul plan de salut, qu'un seul programme pour l'histoire, qu'une seule conception du monde. Les particularités du système mosaïque sont claires à la lumière d'une révélation progressive. La loi et la grâce, et la doctrine du Saint-Esprit sont liées aux desseins dispensationnels de Dieu. L'étroite alliance entre les éléments politiques et religieux dans l'administration juive n'était que temporaire et n'avait pas été conçue pour la période actuelle. II y a dans tout cela un plan et un dessein. Aucun autre livre sacré ne fait preuve d'une unité organique comme celle que l'on trouve dans la Bible.
Elle affirme être la Parole de Dieu. Si un homme ou un livre parle véridiq

            

uement sur tous les autres sujets, nous devrions aussi le laisser parler de lui-même. La Bible parle véridiquement sur les autres sujets et fait certaines affirmations sur elle-même. Ces affirmations se présentent de différentes façons. 


1) Les auteurs de l'Ancien Testament utilisent plus de 3800 fois les expressions "ainsi parle l'Eternel", "la parole de l'Eternel fut adressée" à telle ou telle personne, "l'Éternel dit" ou une autre expression équivalente.


2) Les auteurs du Nouveau Testament se sont servi d'expressions comme "je vous ai déclaré tout le conseil de Dieu", "des discours... qu'enseigne l'Esprit", "ainsi qu'elle l'est véritablement, comme la Parole de Dieu" et "le commandement du Seigneur". 
3) Divers auteurs affirment la perfection absolue et l'autorité de la loi et du témoignage (De. 27.26;  

  

2 Ro. 17.13; PS. 19.8; 33.4; 119-89; Es. 8.20;Ga. 3.10; 1 Pi. 2.23).


4) Un livre en reconnaît un autre comme parlant avec une irrévocabilité absolue (Jos. 1.7s.; 8.31s.; Esd. 32.; Né. 8.1; Da. 9.2, 11, 13; Za. 7.12; Ma. 4.4; Ac. 1.16; 28.25; 1 Pi. 1.10s.).


5) Pierre met les Épîtres de Paul sur un pied d'égalité avec les "autres Ecriture s" (2 Pi. 3- 15s.).
Et

6) Paul déclare que tout l'Ancien Testament est inspiré (2 TK 3.16). Pierre écrit: "Sachez tout d'abord vous-mêmes qu'aucune prophétie de l'Ecriture ne peut être un objet d'interprétation particulière, car ce n'est pas par une volonté d'homme qu'une prophétie a jamais été apportée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu" (2 Pi. 1.20s.).
Remarquez aussi les opinions du Seigneur sur l'inspiration. Il a dit que "l'Ecriture ne peut être

  

anéantie" (Jn. 10.35). Dans les trois divisions de l'Ancien Testament, "dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes", il trouva des enseignements à son sujet (Luc 24.44; voir aussi v. 27). Il a aussi dit qu'il n'était pas venu pour abolir la loi mais pour l'accomplir (Mt. 5.17); et il a fait connaître sa conception de l'inspiration en disant: "Tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé" (Mt. 5.18; voir aussi Lu. 16.17). Il croyait donc à l'inspiration verbale de la loi. La "loi" dans ce contexte inclut sans doute tout l'Ancien Testament.
De plus, Jésus fit certaines prédictions significatives au

sujet de la préservation et de l'interprétation des faits qui sont reliés à lui ou à sa mission. Avant de partir, il dit à ses disciples que le Saint-Esprit leur permettrait d'enseigner fidèlement la vérité. Le Saint-Esprit ferait cela, leur dit Jésus, en venant vers eux, en leur enseignant toutes choses, en leur rappelant tout ce qu'il leur avait dit, en les guidant dans toute la vérité et en leur annonçant les choses à venir (Jn. 14.26; 16.13). Ces promesses englobent les faits concernant la vie terrestre de Jésus-Christ, les expériences des premiers disciples, les doctrines exposées dans les Épîtres et les prédictions de l'Apocalypse. Les apôtres ont affirmé avoir reçu cet Esprit (Ac. 2.4; 9-17; 1 Co. 2.10-12; 7.40; Ja. 4.5; 1 Jn. 3-24; Jud. 19) et parler sous son influence et son autorité (Ac. 2.4; 4.8, 31; 13.9; 1 Co. 2.13; l4.37;Ga. 1.1, 12; 1 Th. 2.13; 4.2, 8; 1 Pi. 1.12; 1 Jn. 5.10s.; Ap. 21.5; 22.6, 18s.). Il faut donc comprendre que notre Seigneur a aussi garanti l'inspiration du Nouveau Testament.


III. LES OBJECTIONS À CETTE CONCEPTION DE L'INSPIRATION

A la lumière des faits ci-dessus, les hommes devraient croire à l'inspiration verbale des Ecritures; mais cette conception soulève des problèmes que nous nous devons d'aborder.


A. DES EXTRAITS QUI SONT DES IGNORANCES OU DES ERREURS

Devant Ananias, Paul dit: "Je ne savais pas, frères, que c'était le souverain sacrificateur" (Ac. 23-5). Ici, Paul reconnaît tout simplement son ignorance et il n'aborde pas du tout la question de l'inspiration. La rédaction de cette déclaration est pleinement inspirée. Les discours des consolateurs de Job contiennent des erreurs. L'inspiration garantit la rédaction précise de ces discours, non la véracité de leur contenu. Il y a une différence entre ce qui est raconté et ce qui est affirmé, entre le fait que quelque chose a été dit et la véracité de ce qui a été dit. Tout ce que les Ecriture s affirment comme vrai et exempt d'erreur doit être reçu comme tel."
Mais que signifie la phrase suivante: "Aux autres, ce n'est pas le Seigneur, c'est moi qui dis" (1 Co.

7.12)? Le Seigneur a donné des commandements concernant le divorce (Mt. 5.31s.; 19.3-9); mais Paul parle ici avec l'autorité qui lui a été conférée. Il ne trace pas une ligne entre les commandements de Jésus-Christ, qui eux font autorité, et les siens. Il dit plutôt qu'il a l'inspiration et l'autorité pour établir la doctrine et la conduite (voir aussi 1 Co. 7.12, 25). Il a "l'Esprit de Dieu" (1 Co, 7,40).


B. EN SCIENCE ET EN HISTOIRE

La Bible n'est pas un manuel de science ou d'histoire; mais si elle est verbalement inspirée, nous nous attendons alors à ce qu'elle parle véridiquement chaque fois qu'elle aborde ces sujets. Mais tout comme les scientifiques parlent encore du lever et du coucher du soleil, des quatre coins de la terre, etc., la Bible se sert de même du langage des apparences. Les apparentes imperfections, erreurs et contradictions disparaissent habituellement quand nous tenons compte du style non technique des auteurs, du caractère fragmentaire d'un grand nombre de leurs récits, de la nature complémentaire d'une grande partie de ce qui est rapporté par plusieurs auteurs, des situations historiques qui ont donné lieu à une ligne de conduite et de la faillibilité des scribes.
Les découvertes archéologiques ont grandement contribué à confirmer la précision historique de  

l'Ancien Testament. Hammourabi, Sargon II, les Hittites et Belschatsar ne représentent plus des problèmes pour l'historien. Cela est également vrai pour le Nouveau Testament. Quirinius (Lu. 2.2), Lysanias (Lu. 3.1), Paulus (Ac. 13-7) et Gallion (Ac. 18.12) ont tous été identifiés, ce qui prouve l'historicité des récits.
Les différences dans le nombre de personnes frappées par le fléau (No. 25.9; 1 Co. 10.8)

disparaissent si on lit attentivement les deux textes. Le "plateau" (Lu. 6.17) était probablement un plateau sur la montagne (Mt. 5.1). Il y avait une vieille ville de Jéricho et une nouvelle, et les aveugles ont probablement été guéris entre les deux (Mt. 20.29; Me. 10.46; Lu. 18.35). Marc et Luc n'ont probablement voulu mentionner que celui qui avait le plus attiré les regards, comme dans la guérison en Décapole (Mt. 8.28; Me. 5.2; Lu. 8.27).


C. DANS LES MIRACLES ET LES PROPHÉTIES

Nous avons déjà donné la preuve des miracles et des prophéties, mais nous devons ajouter que le récit des miracles de Jésus-Christ est si organiquement entremêlé au récit du reste de sa vie qu'il est impossible d'éliminer ceux-là sans détruire en même temps celui-ci. Si l'on croit à la résurrection physique de Jésus-Christ, il ne reste plus alors d'obstacle insurmontable pour accepter également tous les autres miracles des Ecriture s. Ou comme le remarque Saucy: "Quand on accepte le fait de Dieu... il ne peut pas y avoir de raison légitime de refuser son intervention surnaturelle où et quand il le veut."'
À la lumière de l'accomplissement des prophéties concernant Babylone, la Médie et la Perse, Grèce,

Rome, Israël, Jésus-Christ et le caractère de l'époque actuelle, nous ne devrions plus être sceptiques au sujet de la possibilité de la prophétie. Ce qui est considéré comme des erreurs dans la prophétie ne sont habituellement que de fausses interprétations de celle-ci. Des parties de Da, 2, 7, 9, 11, 12, de Za. 12-14 et la plus grande partie de l'Apocalypse ne sont pas encore accomplies.


D. DANS LES CITATIONS ET L'INTERPRÉTATION DE L'ANCIEN TESTAMENT

La plupart des difficultés à ce sujet disparaîtront si nous observons certains points.
1) Les auteurs du Nouveau Testament ne faisaient souvent qu'exprimer leurs idées en paroles

empruntées d'un passage de l'Ancien Testament sans prétendre pour autant interpréter le passage (Ro. 10.6.8; voir aussi De. 30.12-14). 
2) Ils soulignaient parfois un élément typique dans un passage qui n'était pas généralement

reconnu comme tel (Mt. 2.15; voir aussi Os, 11.1). 
3) Ils mentionnaient parfois une prophétie mais la citaient en fait sous une forme ultérieure (Mt.  

27.9; voir aussi Za. 11.13).
4) Ils citaient à l'occasion une traduction apparemment fausse de la Septante parce que cette  


mauvaise traduction rendait au moins une des significations contenues dans le texte hébreu (Ép. 4.26; voir aussi PS. 4.5 dans la Septante). 
Et 5) ils combinaient aussi parfois deux citations en une seule et l'attribuaient entièrement à  

l'auteur le plus important (Mc. 1.2s.; voir aussi Es. 40.3; Ma. 3.1). De plus, si nous croyons à la possibilité d'une œuvre surnaturelle du Saint-Esprit dans le cœur de l'homme, nous ne devrions pas trouver difficile de croire à la possibilité d'une opération surnaturelle de l'Esprit dans la production des Ecritures. Et si nous reconnaissons dans l'Esprit le véritable auteur des Ecritures, nous ne pouvons pas alors lui refuser le droit de se servir de l'Ancien Testament de toutes les façons mentionnées ci-dessus.


E. DANS LA MORALE ET LA RELIGION

Presque toutes les soi-disant erreurs dans la morale et la religion se trouvent dans l'Ancien Testament. Mais toutes ces difficultés disparaîtront si nous gardons les faits suivants à l'esprit. 
1) Les péchés des hommes sont peut-être rapportés, mais ne sont jamais sanctionnés; comme par  

exemple l'ivresse de Noé (Ge. 9-20-27), l'inceste de Lot (Ge. 19.30-38), la tromperie de Jacob (Ge. 27.18-24), l'adultère de David (2 Sa. 11.1-4), la polygamie de Salomon (1 Ro. 11.1-3; voir aussi De. 17.17), la sévérité d'Esther (Est. 9-12-14) et les reniements de Pierre (Mt. 26.69-75).
2) Certains actes mauvais semblent être sanctionnés, mais c'est plutôt la bonne intention ou la  

vertu qui est soulignée et non l'acte mauvais lui-même; par exemple la foi de Rahab et non son mensonge (Jos. 2.1-21; Hé. 11.31;Ja. 2.25), le patriotisme de Jaël et non sa traîtrise (Jug. 4.17-22; voir aussi 5.24), la foi de Samson et non ses fugues (Jug. 14-16; voir aussi Hé. 11,32).
3) Certaines choses étaient permises comme étant relativement et non absolument bonnes; par

exemple le divorce (De. 24.1; voir aussi Mt. 5.31s.; 19.7-9) et la vengeance (Ex. 21.23-25; voir aussi Mt. 5.38s.; Ro. 12,19-21).
4) Certaines prières et commandements divins n'expriment que le dessein d'un Dieu souverain, qui    

se sert souvent des hommes pour accomplir ses desseins; par exemple les psaumes imprécatoires (35, 69, 109, 137) et l'ordre de détruire les Cananéens (De. 7.1-5, 16; 20.16-18).
Quelques personnes ont prétendu que certains livres n'étaient pas dignes d'avoir leur place dans le  

canon sacré. De telles critiques ont porté particulièrement sur Esther, Job, le Cantique des cantiques, l'Ecclésiaste, Jonas, Jacques et l'Apocalypse. Pour répliquer, nous pourrions dire que cette opinion repose sur une méprise quant au but et aux méthodes de ces livres et laisse de côté le témoignage d'un grand nombre quant à leur valeur. Quand on perçoit la véritable intention de ces livres, nous trouvons alors qu'ils sont non seulement utiles mais aussi indispensables pour avoir un aperçu complet de la doctrine.


Ci-dessus extrait du livre GUIDE DE DOCTRINE BIBLIQUE de Henry C. THIESSEN



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